Lot 156
PENDULE A POSER en bois noirci de type "BRACKET CLOCK" par Jean Baptiste BAILLON, vers...
PENDULE A POSER en bois noirci de type "BRACKET CLOCK" par Jean Baptiste BAILLON, vers 1730.
Pendule à poser en bois noirci, à sonnerie des heures au passage et répétition par tirage de la sonnerie des heures et des quarts d heure. Cadran en laiton gravé et argenté, posé sur une plaque rectangulaire en laiton doré. Quatre vents aux figures d angelots aux angles, la base du cadran gravée « Jean Baptiste Baillon A Paris N° 206 » aiguilles modèle « persil » en acier bleui. Au-dessus du cadran un bouton inscrit sur une plaque de laiton argentée et gravée « Silence Sonne ». Ajourages vitrés et ornés de fins cadres de laiton doré aux chapelles latérales de la boîte. Poignée en laiton ciselé et doré, ajourages de fleurettes au chapeau en laiton doré, petites palmettes en laiton doré aux angles
Mouvement à platines rectangulaires, signé « J. Baptiste Baillon à Paris N° 206 ».
Grande roue de compte pleine, gravée des coups de sonnerie aux bossages correspondants et placée à mi-platine en prise directe sur l axe de la roue porte-compte. Sonnerie des heures et des quarts sur trois cloches par tirage à la demande. Système de sonnerie à la demande à doigts, sans main, ni tout-ou-rien, tel que décrit par Dom Jacques Allexandre P 268 suiv ; illustrée Fig I, Planche XXV, page 274. Dom Allexandre. « Traité général des horloges » Chez Guerin, Paris. 1734. Etouffoir de sonnerie des heures par entravement du marteau. Transformation de l échappement au XIXe siècle, axe du mobile de chant conservé, roue de chant remplacée ainsi que le mobile d échappement. Actuellement échappement à ½ rouleaux et suspension à lame, pont de suspension rapportés.
Balancier de type Thieble.
Vers 1730.
Hauteur : 43 cm. Largeur : 27 cm. Profondeur : 14 cm.
Une console d appui en « cul de lampe » de la même époque et de bois noirci, avec espagnolettes en laiton doré aux angles et graine de grenade feuillagée à la pointe est jointe avec la pendule mais probablement sans rapport avec elle.
Provenance : collection particulière, Saint-Brieuc.
Jean-Baptiste Baillon
Cet horloger a été reçu à la maitrise en 1727. On le nomme ordinairement Jean-Baptiste Baillon III, pour le distinguer de ses ascendants du même prénom également horlogers, à Rouen pour son grand-père et Paris, à la « belle image » place Dauphine pour son père. J.D. Augarde. « Les ouvriers du temps » P 272. Ed Antiquorum 1996.
Il numérotait chronologiquement ses mouvements de pendules et de montres. On peut par le rapprochement des dates figurant au contre-émail des cadrans (souvent de Martinière) et des dates figurant aux ressorts de remontage, comprendre la chronologie de sa production et valider la progression des numéros dans le temps.
On trouve des pièces datées vers 1735 avec des numéros compris entre 500 et 600 (remerciement à Jean-Dominique Augarde).
Il ne fait pas de doute que notre pendule se situe vers 1730 environ et constitue une des plus anciennes pièces connues de la production de l illustre Jean-Baptiste Baillon. A ce titre elle représente une pièce d une importance très particulière dans une collection d horlogerie sérieuse.
Expert : M. Marc Voisot.
Constat d'état
Boite bon état, socle bon état.
Concernant la boite on pourrait supposer que Baillon ait fait usage d une caisse antérieure construite vers 1700. Il aurait pu réutiliser des éléments du fonds de son père. Cette hypothèse est émise sur le fondement stylistique uniquement qui ne correspond pas avec la période de 1730 pour cette boite.
Cependant aucun indice matériel probent ne permet de valider cette hypothèse, car tout l ensemble est construit pour ce cadran et cette pendule, sans aucune trace même infime, d un montage précédent.
On remarque à gauche vue de face, un rebouchage à la cire très ancien d un trou de passage du cordonnet de tirage ; un percement réalisé plus tard à droite latéralement en bas de la caisse.
Les trois cloches portent, en fonderie, la marque « B » suivie de la gamme en chiffre ( pour la cloche des heures), notation très typique des pièces du XVIIe et du XVIIIe siècle.
Plusieurs vis à bois sont caractéristiques de la période proposée en datation, d autres à filet coupant serré sont de la fin du XVIIIe siècle et du premier quart du XIXe.
Les verres sont très anciens et fumés à la coupe, la plaque porte cadran redorée au XIXe siècle par voie d électrolyse, probablement lors de la rénovation ayant conduit à la reconstruction de l échappement.
Mouvement fonctionnel de sa sonnerie et de son tirage de sonnerie. Demande une rénovation d entretien et d usage.
Réparations anciennes normales et d usage, pas de dégradations graves au mécanisme (constat sans démontage).
( une dégradation grave n est pas une réparation mal faite, mais une action de mutilation de destruction partielle ou totale d une fonction ou de transformation, toutes actions injustifiables sur le mécanisme).
Mouvement horaire non testé.
Pas de clé de remontage.
Adjugé : 3 100 €