Lot 58
DEUX ANNEAUX DE FIDELITE en or formant paire.- 1er anneau : Anneau de fidélité à...

DEUX ANNEAUX DE FIDELITE en or formant paire.- 1er anneau...
DEUX ANNEAUX DE FIDELITE en or formant paire.- 1er anneau...
DEUX ANNEAUX DE FIDELITE en or formant paire.- 1er anneau...

DEUX ANNEAUX DE FIDELITE en or formant paire.
- 1er anneau :
Anneau de fidélité à la cause royale donné au Vicomte d’Hardouineau. Bague en or rose 18 carats creux, de forme chevalière, unie, avec un chaton ovale, en or un peu plus pâle, portant sur le dessus deux épées en croix, avec le cri « Vive le Roi quand même ». Le pourtour du chaton gravé « 24 MAI 1815 ». Anneau gravé à l’avant à gauche du chaton « A DIEU MON AME / MON CŒUR AUX DAMES » et à droite « MA VIE AU ROI / L’HONNEUR A MOI ». À la place correspondante au chaton, un écusson en forme de cœur « Le Vte D’Hardouineau M al de Camp » orné des initiales « L.M.T. / P.A.F. / C. » correspondant aux membres de la famille royale (Louis XVIII, Marie-Thérèse, duchesse d’Angoulême, Charles-Philippe, comte d’Artois, Antoine, duc d’Angoulême, Ferdinand duc de Berry, Caroline, duchesse de Berry.
France, époque Restauration.
Taille 73. Poids brut : 3,69 g. Bon état de conservation, chocs et déformations, accident, chaton scellé.

-2nd anneau :
Anneau de fidélité à la cause royale donné au Vicomte d’Hardouineau. Bague en or rose 18 carats creux, de forme chevalière, unie, avec un chaton ovale, en or un peu plus pâle, portant sur le dessus deux épées en croix, avec le cri « Vive le Roi quand même ». Le pourtour du chaton gravé « YPRES 25 MARS 1815 ». Anneau gravé à l’avant à gauche du chaton « A DIEU MON AME / MON CŒUR AUX DAMES » et à droite « MA VIE AU ROI / L’HONNEUR A MOI ». L’intérieur de l’anneau gravé «d’Hardouineau» et d’un cœur orné des initiales « L.M.T.P.A.F.C. » correspondant aux membres de la famille royale (Louis XVIII, Marie-Thérèse duchesse d’Angoulême, Charles-Philippe comte d’Artois, Antoine duc d’Angoulême, Ferdinand duc de Berry, Caroline, duchesse de Berry).
Trace de poinçon d’orfèvre se terminant par un B.
France, Restauration.
Taille 64. Poids brut : 4,28 g. Bon état usures, d’usage.

Antoine-Philippe François Marie , vicomte d’HARDOUINEAU (1788-1865) est reçu Garde du Corps du Roi le 3 janvier 1800 comme son père l’avait été 23 ans plus tôt. Fait Chevalier de l’ordre de Légion d’Honneur le 26 novembre 1814, il est signalé en campagne, à Gand, en 1815. Dans les Mémoires secrets et inédits d’Alphonse de Beauchamp (1767-1832), il intervient en étant présenté comme « aide de camp de Louis XVIII », sur « l’exil et les infortunes des princes de la Maison Royale » (Paris, Paris, Vernarel et Tenon, 1825).

"Au licenciement de la Maison Rouge de louis XVIII, les officiers des compagnies reçurent, comme signe de ralliement, un anneau en or dont le chaton portait l’insigne distinctif de la compagnie."
Les anneaux type aux deux épées :
Les militaires de l’armée royale qui le suivent en Belgique reçoivent un brevet signé de la main du duc de Berry, constatant qu’ils ont fait partie de cette armée. Les officiers ont résolu de faire faire une bague portant deux épées en croix avec cette devise : “ma vie au roi, mon cœur aux dames” «Cette bague qui vient d’être exécutée renferme aussi les lettres initiales de la famille royale : L, MT, P, A, F, C. (Louis XVIII, Marie-Thérèse duchesse d’Angoulême, Louis-Philippe duc d’Orléans, Antoine duc d’Angoulême, Ferdinand duc de Berry, Charles, comte d’Artois). On y a gravé également le nom de celui pour lequel elle a été faite avec le jour et le lieu où il a passé la frontière. » Parmi les quelques exemplaires connus la devise complète est toujours “à dieu mon âme ma vie au roi, mon cœur aux dames, l’honneur à moi.”
C’est Monsieur Brechemin, bijoutier au Palais-Royal, galerie des Bons-Enfants, n° 128, qui est chargé de leur confection, il tient un registre pour prévenir toute erreur. Ces bagues ne sont faites ou remises que sur le vu du brevet.
Une bague a appartenu à Jacques Brasseur, conducteur du train d’artillerie dans les compagnies des Gardes du Corps du Roi. Elle porte pour date sur le chaton : Gand, 17 mars 1815, l’intérieur est gravé « Brasseur Jacques conducteur d’artillerie de la Garde royal (sic) » avec un écusson portant les initiales : L, M.T, P, A, F, C.
Un autre exemplaire est daté du 25 mars 1815, le chaton est constitué par une petite boîte ovale à charnière servant de reliquaire ; elle porte l’inscription « Mis de Monpezat, Major officier d’État-major du Mre de la Gre », et à la hauteur du chaton, dans un écusson en forme de cœur, les lettres majuscules L. MT. P. A. F. Tout comme un autre exemplaire de mars 1815, ayant appartenu à Gérard de Contamine d’Arimont, Garde-du-corps du Roi.
Sur une bague du même modèle provenant de la famille de Valles (ou d’Hozier), le chaton forme lui aussi une petite boîte reliquaire, elle est datée à « Ypres 25 mars 1815 ».

Un exemplaire de l’ancienne collection Thierry Marais attribué à un garde-du-corps du Roi.
Trois autres exemplaires en collection privée
Un exemplaire attribué à G.M.G. Herman, sur le pourtour du chaton "GAND. 3 MAI 1815".
Un anneau donné à Louis François Xavier Duliège d’Aunis (ou d’Arrest), chevau-léger de la Maison Militaire du Roi, décerné le 24 mai 1815 (collection privée).
Un anneau donné à Ferdinand de Cacheleu (1784) garde du corps du Roi, à « GAND, 28 MAI 1815 ».

Les anneaux type spécifique pour la Maison du Roi :
Comme l’écrit Gabriel Cottreau, en 1904 dans un article publié dans la revue La Sabretache : « La Restauration est la seule période de notre histoire où l’on ait vu des militaires porter des bagues rappelant soit leurs services dans un corps, soit leur participation à une campagne. Cet usage prit naissance dans la Maison du Roi et se répandit dans les compagnies de la Maison rouge : gendarmes, chevau-légers et mousquetaires, ainsi que dans la compagnie des grenadiers à cheval, principalement au moment où ces corps furent licenciés. »
Au licenciement de la Maison Rouge de louis XVIII, les officiers des compagnies reçurent, comme signe de ralliement, un anneau en or dont le chaton portait l’insigne distinctif de la compagnie. Ainsi les bagues des Mousquetaires étaient décorées de la croix de chaque Compagnie, avec le numéro 1 ou 2 au centre de la croix ; pour les Gendarmes, le fuseau de Jupiter était agrémenté de la devise de la compagnie “Quo jubet iratus Jupiter” ; pour les Chevau-Légers, le foudre fleurdelisé avec la devise “Sensère Gigantes” et au-dessous, la date de création de la compagnie “1593”; l’anneau pour les Grenadiers à cheval était en argent ou en vermeil avec une grenade enflammée.

Ces bagues sont rares, grâce aux prestigieuses collections Raoul et Jean Brunon, acquises par l’état en 1967, le Musée de l’Armée possède, dans ses collections, une bague des Grenadiers à Cheval (actuellement exposée au château de l’Empéri à Salon de Provence) ; un second exemplaire a été reproduit dans les premiers carnets de la Sabretache (peut-être est- ce le même exemplaire de la collection Brunon ?). Gabriel Cottreau, dans l’article que nous avons mentionné au début de notre propos, écrit : « Il est de tradition dans notre famille paternelle, où nous eûmes un grand-oncle mousquetaire en 1814 et 1815, que, peu de jours avant de cesser leur service, les mousquetaires furent présentés par leurs chefs à la duchesse d’Angoulême pour lui faire leurs adieux. Au cours de cette audience, cette princesse, après avoir exprimé sa satisfaction de se voir au milieu de vrais chevaliers français, fit apporter des plateaux chargés de bagues en argent et les distribua aux mousquetaires. Mon grand-oncle était de la 2ème compagnie, ce qui expliquerait le métal de la bague qui est encore conservée par ses descendants. L’anneau est uni, avec un chaton en forme d’écu héraldique portant des armoiries de fantaisie dont le sens nous a toujours échappé ». Le lieutenant-colonel Titeux, dans son Histoire de la Maison du Roi, donne la description d’une bague ayant appartenu au comte de Baillon, en fait cet exemplaire est identique à la bague présentée dans notre catalogue mais l’intérieur de l’anneau est gravé des initiales « L.M.T.P.A.P. » plus loin « Le comte de Baillon, Mousquetaire Noir ».
D’autres exemplaires identiques ayant appartenue aux Grenadiers à Cheval : J. Bondele (chaton en argent) et J. Galabert (chaton en vermeil).

SOURCES :
•Histoire de la Maison Militaire du Roi, Eugène Titeux, Paris, 1890.
• Bagues militaires de 1815 et 1824, Gabriel Cottreau, Carnets de la Sabretache, Paris, mars 1904.
• La bague en France à travers l’histoire, Maximin Deloche, Librairie de Paris, Firmin-Didot et Cie, 56 rue Jacob.


Expert : Bertrand Malvaux (C.N.E.S.)

Estimation : 7 500 € à 8 500 €

Les experts et consultants

- Henry-Bertrand Collet (C.N.E.S.) présente les meubles 52, 54 à 56 et 78.
- Alice Josseaume, du Cabinet Portier, présente les vases 86.
- Jean-Jacques Lartigue a identifié les armoiries des n°41 à 43, 50 et 71.
- Yann Le Bohec (C.N.E.S.) & Olivier Levasseur présentent les Henri Rivière 120 à 177.
- Tangui Le Lonquer présente les lots 89, 93, 107, 108, 113, 180, 183, 197 à 201, 204, 220, 230 à 232, 256 à 258 et 271.
- Bertrand Malvaux (C.N.E.S.) présente les anneaux 58.
- Pierre-Antoine Martenet présente les œuvres 47, 48, 60, 61 et 82
- Stephen Portier, du Cabinet E&S Portier, présente les bijoux 11, 15, 16, 19 et 23.
- Aymeric de Villelume présente la tapisserie 50.
- Marc Voisot (C.N.E.S.) présente les montres 7, 10, 13, 26 à 35 et les pendules 64 et 77.