Lot 64
PENDULE dite « LE TELEGRAPHE D’AMOUR », bronze de Héricourt, mécanisme par Lepaute, horloger de...

PENDULE dite « LE TELEGRAPHE D’AMOUR », bronze de Héricourt,...
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PENDULE dite « LE TELEGRAPHE D’AMOUR », bronze de Héricourt,...
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PENDULE dite « LE TELEGRAPHE D’AMOUR », bronze de Héricourt,...
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PENDULE dite « LE TELEGRAPHE D’AMOUR », bronze de Héricourt,...
PENDULE dite « LE TELEGRAPHE D’AMOUR », bronze de Héricourt,...
PENDULE dite « LE TELEGRAPHE D’AMOUR », bronze de Héricourt,...
PENDULE dite « LE TELEGRAPHE D’AMOUR », bronze de Héricourt,...
PENDULE dite « LE TELEGRAPHE D’AMOUR », bronze de Héricourt,...
PENDULE dite « LE TELEGRAPHE D’AMOUR », bronze de Héricourt,...
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PENDULE dite « LE TELEGRAPHE D’AMOUR », bronze de Héricourt,...

PENDULE dite «LE TELEGRAPHE D’AMOUR », bronze de Héricourt, mécanisme par Lepaute, horloger de l’Empereur à Paris.

On lit sur l’archive O2 531 d2 , du 12 octobre 1813, à livrer pour le palais de Rambouillet ; « Chambre à coucher du Roi, une pendule d’architecture à huit colonnes supportant un entablement le tout en bronze forme de portique, surmonté de signes télégraphiques avec deux figures analogues. Elle est posée sur plinthe en marbre vert de mer. Tous les bronzes qui la décorent sont parfaitement dorés au mat, le mouvement est à sonnerie, échappement à repos, pendule lourd, suspension à couteau, cage et socle, pour le prix de 1000 francs. ».

La pendule, sous sa cage de verre soufflé avec un socle de bois noir, repose sur une plinthe en marbre vert de mer a pieds en bronze doré orné d’une molette, depuis laquelle partent huit colonnes de bronze doré.
Entre les colonnes, Cupidon et Mercure enfants, dorés au mat, actionnent la roue ou moulinet du télégraphe correspondant au tout premier modèle inventé par Claude Chappe dit « télégraphe de Lille ». La scène est répétée au socle bas de la pendule, dans une frise en bas-relief. Poséidon est vaincu par la technique et les flots ne font plus obstacle à la transmission des messages d’amour, par les télégraphistes situés de part et d’autre des rives de l’eau. Les amoureux, en bout de frise, attendent leur missive, ce qui valide intégralement le nom donné par Héricourt à ce modèle, « Télégraphe d’Amour ». Poséidon, bien seul, se retrouve frappé aux angles du socle.
Au-dessus des colonnes, un entablement supporte deux cygnes affrontés et dorés au mat ; ils encadrent le mouvement et le cadran en émail.
Au sommet de la pendule, le régulateur du télégraphe prend une forme d’arc et les indicateurs la forme de flèches en bronze doré au mat. Un carquois de flèches symbolise le mât à double encoches typique du système télégraphique de Lille.
Le mouvement de Paris est à suspension à couteau, avec échappement à repos à demi-chevilles et sonnerie des heures et des demies sur cloche. Le cadran en émail blanc à chiffres romains avec marquage des quarts en chiffres arabes, porte la signature « Lepaute H.r de l’Empereur à Paris » , aiguilles œil de perdrix en acier bleui. Le balancier est lourdement lesté dans une lentille de laiton remplie de plomb et formé d’une longue tige d’acier bruni ; la fourchette à vis de rappel pour mettre facilement la pendule « dans son échappement » ainsi que l’écrivait Lepaute.
Les ressorts de sonnerie et de mouvement sont datés septembre 1808 et signés « Lesieur ».

Dimensions hors tout : Hauteur : 62,5 cm. Largeur : 38 cm. Profondeur : 15 cm.
Dimensions hors-tout du globe de verre de l’époque : Hauteur : 70,7 cm. Largeur : 44,7 cm. Profondeur : 19,3 cm.

Provenance : Collection particulière, Tréguier. Achat ancien.

Constat d’état : Pendule complète en très bon état de boîte, car protégée par sa cage en verre bombé à arrêtes stuquées et dorées. Réparations d’usage et d’entretien, une réparation sur trois dents du barillet à refaire, une révision ou une conservation curative du mouvement conseillée.

Réserves : Aucune réserve particulière, les mécanismes ne sont pas garantis dans leur fonctionnement. Une réparation au barillet de la sonnerie en 2022.

Mouvement à échappement à chevilles par Lepaute.

Modèles identiques : une seule autre pendule identique, à ce jour, est connue de ce même modèle. Il s’agit de la pendule semblable à celle soumissionnée à Mrs Lepaute Oncle et Neveu, 42 rue Saint Thomas du Louvre. Elle est décrite dans l’ouvrage « Pendules du Mobilier national 1800-1870 » pages 131 et 132. Semblable à celle commandée pour la chambre à coucher de l’Empereur et Roi au palais impérial de Strasbourg le 25 octobre 1806. Il est précisé dans la soumission que « les corps unis sont au vert antique ». Livrée le 9 mars 1807, le paiement validé le 17 avril 1807 . Madame Dupuy-Baylet donne une précision importante sur la notice d’inventaire et son descriptif détaillé de 1810 du palais Rohan à Strasbourg ; il est écrit « le socle en marbre portor ». (Mobilier national, Inv. GML 10687, acquisition 9 janvier 1994).
Le modèle actuellement déposé par le mobilier national à Strasbourg, ne porte aucun des numéros du garde-meuble, ni de Saint-Cloud, lors de son envoi sous Louis Philippe. On ne peut exclure que le modèle commandé en 1806 ait disparu dans l’incendie du 13 octobre 1870. Celle actuellement exposée à Strasbourg, provient historiquement, du ministère de l’Intérieur. Un examen complet de cette horloge serait des plus utiles historiquement.
On ne peut donc aucunement exclure que plusieurs modèles aient été fabriqués, mais que très peu soient conservés à ce-jour.
Modèles du thème : quelques pendules dites « au télégraphe » sont connues ; une au musée de la Poste à Paris, une au musée de la communication de Francfort, mais elles sont sans aucun rapport esthétique, de forme, de représentation ou de qualité, avec le modèle présenté et étudié ici.

Note historique et synthèse de recherches
Le 12 octobre 1813, Lepaute est commissionné pour la fourniture de deux pendules.
- Celle au « télégraphe d’amour » dont la description est citée plus haut, supposée être placée au rez-de-chaussée, dans la chambre à coucher du Roi de Rome au palais de Rambouillet .
- Celle pour la chambre à coucher de la gouvernante, au même palais, ainsi décrite dans la soumission de 1813 :« Une pendule forme de borne antique en marbre noir décorée de bronzes bas-relief avec des flambeaux sur les angles, une guirlande pour le cadran, les signes du zodiaque en haut. Les bronzes très soignés sont dorés au mat, le mouvement est à sonnerie de la meilleure construction ils portent tous deux le nom Lepaute ».
Le 19 octobre 1813, Alexandre-Jean Desmazis , administrateur du mobilier de la couronne , accepte la soumission sous réserve de l’approbation par Jean-Baptiste Nompère de Champagny, Duc de Cadore . Le 23 octobre 1813, huit soumissions sont adressées au Duc de Cadore, pour la somme de 14.987,66 francs, comprenant celle de Lepaute. La dépense est approuvée à Saint-Cloud, le 26 octobre 1813 et à prélever sur un fonds de 90.000 francs du budget de 1813.
Le mémoire de la livraison des deux pendules ne figure pas dans les archives du fond O2 pour Rambouillet.

Une digression au sujet de la pendule borne. Nous retrouvons sous les numéros d’inventaire GML-10758-000, GML 2130, et GML 11323-000, trois pendules bornes en marbre noir, dont la description correspond exactement à celle qui était destinée à la chambre de la gouvernante du Roi de Rome à Rambouillet. Cependant, la pendule GML 11323-000 est la seule des trois qui porte au cadran la signature « Lepaute à Paris H.r de l’Empereur », mais également une signature au mouvement "Lepaute à Paris 18 C II + 5/12 ".
Cela correspond à l’année 1802. L’examen physique des deux autres pendules serait utile, pour vérifier si l’une d’elles pourrait correspondre à la soumission de 1813. On ne manquera pas de se questionner sur une pendule dont le mouvement est daté formellement de 1802 et le cadran signé « Lepaute … Horloger de L’Empereur » ! Un travail d’ampleur reste à faire dans cette matière historique.

Deux Lepaute sont nommés horlogers de l’Empereur.
Pierre-Basile Lepaute, le fonds d’archives O2 devrait contenir son brevet.
Jean-Joseph Lepaute, nommé le 10 septembre 1813.


Le fonds d’archives O/2/532 dr 8 nous renseigne ainsi :
« Paris le 10 septembre an 1813, à Monsieur J. J. Lepaute, horloger place du Palais Royal. J’ai reçu Monsieur les pièces que vous m’avez adressées à l’appui de votre demande tendante [sic] à obtenir le titre d’horloger de S.M. L’Empereur. D’après l’examen que j’en ai fait, et les bons témoignages qui m’ont été rendus par M. l’administrateur du mobilier sur les ouvrages d’horlogerie que vous avez été chargé d’exécuter pour les divers palais impériaux, je vous ai accordé le titre que vous m’avez demandé, et je vous envoie ci-joint le brevet. J’ai l’honneur de vous saluer ». Signé du Duc de Cadore.

Concernant l’absence de documents de livraison de la pendule.
On notera que la fin de l’année 1813 marque le début de la campagne de France, et qu’il n’est pas impossible de penser que Lepaute s’empressa de livrer les commandes validées , pour être payé par un gouvernement qui vivait ses dernières semaines. L’administration en déroute et en fuite dès janvier 1814 , aurait-t-elle passé la formalité du mémoire ? c’est peu probable étant donné le suivi des documents d’inventaires du début de l’année 1814, il est en revanche très probable, que la commande ait reçu une autre affectation, dans d’autres palais ou administrations.
En effet, dès l’arrivée de Louis XVIII, en avril 1814, le Garde-Meuble reçoit des instructions visant à éliminer tous les éléments décoratifs relatifs à Napoléon Ier. Certains inventaires portent même de rageuses rayures à l’endroit où était portée la mention « Roi de Rome ». Ce dernier, en exil à Vienne avec sa gouvernante, doit disparaître de l’histoire de la France et ne jamais constituer une menace de coup d’état envers le régime de la restauration monarchique.
Sur ces troubles ainsi que sur la déroute de 1813-1814, à Rambouillet particulièrement, on se réfèrera à l’ouvrage de Lenotre, « Le château de Rambouillet », édité en 1948.

Sur la ressemblance entre notre pendule et celle de la soumission de 1813.
La pendule présentée est en tous points identique à celle qui était destinée au Palais du Roi de Rome à Rambouillet.
On relève cependant que les ressorts sont datés de septembre 1808. Sur ce point on peut supposer :
- Que l’horloge établie à cette date, soit restée dans le magasin des Lepaute associés et que Jean-Joseph ait eu cet exemplaire dans l’arrangement de sa séparation d’affaires en 1811 . Il l’aura vendue en 1813 après y avoir apposé sa signature d’horloger de l’Empereur.
- Que les deux ressorts aient été changés et remplacés par des ressorts anciens à une date inconnue.
- Qu’elle soit un troisième exemplaire, produit dans la foulée du premier livré en 1806 pour la chambre à coucher de Napoléon Ier au palais de Rohan à Strasbourg.

La lecture de l’ensemble des sources d’archives, au-delà de cette étude, sort du cadre et du temps imparti pour une expertise en salles des ventes. La salle des ventes et son expert, Marc Voisot, ayant réalisé la présente étude, ne font donc aucune affirmation, ni infirmation, sur la concordance entre cette horloge et celle dont il est fait état dans la soumission de 1813 pour la chambre à coucher du Roi de Rome au palais de Rambouillet.
Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit, à ce-jour, du seul exemplaire qui nous soit connu et disponible à la vente, et qu’il constitue en cela, une pièce d’une exceptionnelle rareté.

Sur Jean-Joseph (1770–1846) et Pierre-Basile (1750-1843) Lepaute. Auteur(s) de cette pendule.
Ils étaient associés jusqu’en 1811. Leur raison sociale était Lepaute oncle et neveu, ils font la livraison de la première pendule au télégraphe d’amour signée « Lepaute » au cadran. Jean-Joseph, désormais seul, obtient, non sans appuis insistants , le titre d’horloger de L’Empereur par le Duc de Cadore, le 10 septembre 1813 . Une annotation en marge du feuillet 22 précise, « ne pourra on [sic] pas lui donner le titre d’horloger du garde meuble de la couronne ? » Les Lepaute ont été nombreux et leurs carrières assez compliquées à suivre. Jean-Pierre Samoyault en fait une bonne synthèse historique et d’archives dans l’ouvrage « Pendules et bronzes d’ameublement entrés sous le Premier Empire ».

Sur Jean-Baptiste Héricourt, fabricant de bronzes établi Rue du Faubourg-saint-Martin. Il est l’auteur du chef modèle et créateur de la pendule au télégraphe d’amour, on se réfèrera à l’article sur cet artiste, publié par Jean-Dominique Augarde dans la revue l’Objet d’Art N° 584, décembre 2021, P 64 à 77. Bronzier fabricant de pendules et de luminaires, on lui doit de très beaux modèles de pendules dont quelques-uns se trouvent dans la collection « Parnassia » publiée et illustrée par Monsieur Augarde. On retrouve au catalogue de la vente de son fonds d’atelier en novembre 1829 au chapitre « Modèles de bronzes et pendules » sous le numéro de lot 38, « Télégraphe d’amour ». Il est important de noter que cette vente concernait « des modèles et surmoulés des pendules, bronzes, vases… composant le fonds de commerce de M. Héricourt père. » Il ne s’agit en aucun cas de la vente d’une pendule mais d’un chef modèle destiné à la production en fonderie au sable.

Sur le télégraphe de Lille : ainsi que le fait remarquer Monsieur Jean-Michel Boubault dans les cahiers de la Fnarh , n°121, 4e trimestre 2011, nous sommes face à une représentation extrêmement rare du télégraphe dit de Lille dont on ne connaît que des descriptions techniques et écrites. Seules deux illustrations, une datant d’une publication de 1888 et l’autre représentant la station d’Ecouen en 1801 nous sont parvenues.
La description du premier télégraphe de Chappe est faite dans le « rapport sur le télégraphe » par Lakanal, pour la commission nommée par décret du 27 avril 1794. Il s’adresse aux législateurs pour que soit immédiatement voté le budget nécessaire à la construction de lignes télégraphiques. On lit : « Le télégraphe est composé d’un châssis ou régulateur qui forme un parallélogramme très allongé. (Sur la pendule c’est l’arc). Il est garni de lames à la manière des persiennes. Ces lames sont en cuivre surargenté [sic] et bruni elles sont inclinées de manière à pouvoir réfléchir horizontalement la lumière de l’atmosphère. Ce régulateur est ajusté par son centre sur un axe, dont les deux extrémités reposent sur des coussins en cuivre, fixés au bout de deux montants. (Sur la pendule il s’agit du carquois). Ce régulateur mobile sur son axe, supporte deux ailes, (sur la pendule ce sont les flèches) dont le développement s’effectue en différens [sic] sens. … Le mécanisme est tel, que la manœuvre s’en fait sans peine et avec célérité, au moyen de certains moulinets (sur la pendule ce sont les roues actionnées par les deux dieux) établis à des distances convenables… ».
La première liaison télégraphique a été faite sur neuf lieues de distance (soit 39 km) du parc de Pelletier-Saint-Fargeau à Mesnil-Montant, puis Ecouen, et Saint-Martin-du-Tertre. Il fallait alors onze minutes pour faire parvenir une dépêche de plus de 40 mots. Il est constaté alors que pour communiquer de Paris à Valenciennes il faudrait 13 minutes et 40 secondes.
En août 1794, on lit dans « Nouvelles politiques nationales et étrangères » : « Il y a deux jours (28 thermidor) que le comité a reçu la nouvelle de la prise du Quesnoy, une heure après sa reddition, par le moyen d’une machine ingénieuse, appelée Télégraphe. Cette machine est exécutée sous les regards du citoyen Chappe, son inventeur, et établie dans diverses stations entre Paris et Lille, elle communique avec la rapidité de la vue… ».
Monsieur Boubault et les sources historiques nous enseignent que le télégraphe dit «de Lille» actionné par des roues ou moulinets, ne sera en service effectif que de 1794 à 1802, au plus tard, car il sera dès la fin du XVIIIe siècle remplacé par le système dit « de Milan », à leviers ou manches, qui sera en service jusqu’à l’emploi du télégraphe électrique sur lequel Chappe avait en premier lieu concentré ses études de faisabilité avant d’y renoncer.

Conclusion

Nous sommes donc en présence d’une pendule qui rassemble tous les éléments de la rareté tant dans sa production que dans son appréciation et son témoignage technique et scientifique, ce qui en fait un objet de collection particulièrement exceptionnel.
On appréciera également la symbolique du message télégraphique double, dans le sens des victoires et des progrès apportés au commerce par cette invention du télégraphe, ce que représente évidemment le Mercure ailé d’un côté du moulinet, mais également le progrès civil et la possibilité de correspondre rapidement et « futilement » pour la correspondance amoureuse privée, ce que représente le Cupidon de l’autre côté du moulinet.
Comment ne pas y voir un message de l’Empereur lorsqu’il choisit une telle pendule pour la chambre à coucher de son petit garçon de deux ans et demi, et unique héritier ? Il signifie à ceux qui lui sont les plus chers qu’il leur envoie ses pensées à la vitesse du télégraphe, malgré l’éloignement et l’absence liée à ses campagnes militaires.

Remerciements : Très spécialement Madame Catherine Voiriot ingénieur de recherches au service de la documentation du musée du Louvre, pour son aide technique et matérielle, Monsieur Frédéric Dassas, Monsieur Thierry Sarmant, Madame Edith Pirio, qui ont rendu disponibles à Pierrefitte, dans le fonds O2, les cotes concernées par cette étude en dépit du fait qu’elles étaient temporairement bloquées jusqu’à septembre 2024, Monsieur Jean Vittet, conservateur général du patrimoine au château de Fontainebleau, pour sa relecture et ses précisions sur le mouvement des œuvres, Monsieur Jean-Dominique Augarde, pour sa relecture et son travail de recherches historiques sur la production horlogère et les fabricants de bronze, Monsieur Grégory Mauge pour son aide dans la recherche documentaire, Monsieur Renaud Serrette et Nicolas Mellot, du Mobilier national, pour avoir accepté de vérifier le contenu du dossier d’œuvre, Monsieur Xavier de Saint Chamas, conservateur des monuments historiques, DRAC Bretagne, pour ses explications techniques sur l’organisation des archives, à Monsieur Anthony Turner pour sa relecture.

Bibliographie et sources :
- Jean Blécon. Le palais du Roi de Rome : Napoléon II à Rambouillet, Smogy, 2004.
- M-F Dupuy-Baylet. Pendules du Mobilier national 1800-1870, Dijon, Faton, 2006.
- J-P Samoyault, Musée National de Fontainebleau, catalogue des collections de mobilier, Vol 1 Pendules et bronzes d’ameublement entrés sous le premier Empire, RMN 1989.
- J-D Augarde, Les ouvriers du temps, la pendule à Paris de Louis XIV à Napoléon Ier, Antiquorum, 1996.
- G. Lenotre, Le château de Rambouillet, Paris, Calmann-Lévy, 1948.
- Eymar, « Lettres sur le télégraphe ». Novembre 1797.
- Cahiers de la FNARH, N° 121, 4eme trimestre 2011.
- F-L. Meyer, « Fragments sur Paris ». Tome II, Habbourg 1798.
- J.D. Augarde, « Jean-Baptiste Héricourt, un bronzier à l’épreuve du temps », L’objet D’art, N° 584 décembre 2021.
- « Arts des télégraphes », Société Républicaine, La décade philosophique littéraire et politique, 1795, page 225, spécialement les rares planches illustrées du télégraphe de Lille en page 525.
- Bonnefons de Lavialle. « Notice des modèles et surmoulés des pendules, bronzes, vases,.. composant le fonds de commerce de M. Héricourt père, fabricant de bronzes, Rue Du Faubourg-Saint-Martin », Vente du 23 & 24 novembre 1829.

Notes de bas de page :
NBP :
1. Vente du fonds Héricourt père, fabricant de bronzes, du 23-24 novembre 1829, lot 38.
2. Soit Pierre-Basile et Jean-Joseph durant la période de leur association de 1798 à 1811, soit Jean-Joseph après sa réception au titre d’horloger de l’Empereur. Voir notice historique.
3. An 1813, nouveaux achats, Palais de Rambouillet, ameublement, Correspondance et autorisations de dépenses. N° 404.
4. Jean-Michel Boubault. Les cahiers de la FNARH, N° 121, Un télégraphe de Chappe sur une pendule impériale : « La pendule vue par un chappiste ». P 5. Année 2011.
5. Ainsi Lepaute nomme l’échappement à chevilles, par opposition aux échappements à recul.
6. La lecture complète de la soumission précise concernant, soit cette pendule soit un modèle identique, commandé pour la chambre à coucher de Madame la gouvernante, « ils (les mouvements) portent tous deux le nom Lepaute »
7. M-F Dupuy-Baylet. « Pendules du mobilier national 1800-1870 » Ed Faton. 2006.
8. A.N O/2 767 dr 3, f 11 & 12.
9. Ainsi nommée au catalogue de la vente du fonds Héricourt.
10. Il s’agissait d’un bâtiment annexe aujourd’hui partiellement démoli. Jean Blécon. « Le palais du Roi de Rome : Napoléon II à Rambouillet ». Ed Smogy. 2004.
11. Lepaute fait référence à la pendule au télégraphe décrite dans les lignes au-dessus de son manuscrit.
12. 1768-1841.
13. Fonction qu’il occupe de 1806 à 1814.
14. Depuis le 15 août 1809
15. La preuve est donnée par les archives citées.
16. G. Lenotre, « Le Château de Rambouillet », Calmann-Lévy, 1948.
17. Cela pourrait également expliquer les incohérences de dates entre cadran et mouvement déjà évoquées sur GML 11323-000.
18. A.N O/2 532 dr 8, f 22 à 31.
19. Il est alors installé Place du Palais Royal.
20. Fédération nationale des associations de personnel de la Poste et de France Télécom pour la recherche historique
21. Cahiers de la FNARH n° 101, 3e trimestre 2006. L’auteur du texte donne une date erronée de 1802, l’aquarelle date du 23 avril 1801.

Adjugé : 100 000 €

Les experts et consultants

- Henry-Bertrand Collet (C.N.E.S.) présente les meubles 52, 54 à 56 et 78.
- Alice Josseaume, du Cabinet Portier, présente les vases 86.
- Jean-Jacques Lartigue a identifié les armoiries des n°41 à 43, 50 et 71.
- Yann Le Bohec (C.N.E.S.) & Olivier Levasseur présentent les Henri Rivière 120 à 177.
- Tangui Le Lonquer présente les lots 89, 93, 107, 108, 113, 180, 183, 197 à 201, 204, 220, 230 à 232, 256 à 258 et 271.
- Bertrand Malvaux (C.N.E.S.) présente les anneaux 58.
- Pierre-Antoine Martenet présente les œuvres 47, 48, 60, 61 et 82
- Stephen Portier, du Cabinet E&S Portier, présente les bijoux 11, 15, 16, 19 et 23.
- Aymeric de Villelume présente la tapisserie 50.
- Marc Voisot (C.N.E.S.) présente les montres 7, 10, 13, 26 à 35 et les pendules 64 et 77.