Aux enchères à Quintin, une émeraude de maharajah, une tenture impériale chinoise...
Mercredi 21 Juin 2023
Un grès craquelé de Mathurin Méheut, une émeraude de maharajah, une tenture impériale chinoise... 266 lots seront mis en vente, au château de Quintin, sous le marteau de Me Karl Benz.
L'événement
« L'essentiel n'est pas la valeur marchande du bien mais le caractère rare et intriguant de l'objet. » Il aura fallu une année de travail à Me Karl Benz, commissaire-priseur installé à Plérin, pour façonner la 2e édition de la vente aux enchères Florilège, dans l'écrin du château de Quintin.
Cette vente unique en Bretagne, composée de 266 lots, est divisée en deux sections : La Bretagne et la mer (XVIIe-XXIe siècle) et Le reste du monde (XVIIe- XXIe siècle).
« Tous les lots ont leur petite histoire à raconter, cachée derrière des noms prestigieux comme Yvonne Jean-Haffen, René-Yves Creston, du Bellay, Raymond Hains, Endre Rozda... », révèle Karl Benz. Le passionné d'art de 33 ans aura à cœur de présenter des peintures, faïences, bijoux... jamais vus sur le marché de l'art ou il y a très longtemps. Si les pièces proviennent en grande majorité de collections privées bretonnes, la vente s'annonce internationale. Des amateurs d'art chinois et américains ont déjà pris contact avec le commissaire-priseur cette semaine. Nous vous proposons une petite sélection de trois œuvres emblématiques de ce Florilège.
La première céramique de Mathurin Méheut ?
Le crabe en grès émaillé blanc craquelé, qui illustre la couverture du catalogue de la vente, est-elle la première céramique de Mathurin Méheut, le peintre né à Lamballe en 1882 ? « Rien ne nous permet de dire que c'est la première, mais rien ne nous permet de dire qu'elle ne l'est pas ! », introduit Karl Benz. Seule certitude : « Il s'agit d'une de ses toutes premières. »
La petite pièce, « exceptionnelle », mesure 715 cm de hauteur et 24 de large. Elle a été réalisée à Paris, dans les ateliers Chaumeil, en 1920. Les recherches entreprises par l'étude de Me Benz n'ont pas permis de découvrir l'existence d'autres craquelés de Méheut fabriqués chez Chaumeil.
L'an dernier, lors de la première édition Florilège, La femme aux roussettes, de l'artiste lamballais, avait été adjugée à 28 600 €, un record. Sera-t-il battu avec ce crabe, estimé entre 6 000 et 8 000 € ? Réponse samedi. Certains collectionneurs ont d'ores et déjà manifesté de l'intérêt pour cette œuvre rare auprès de Karl Benz...
Une émeraude de maharajah de 50 carats
Elle était précieusement conservée dans un tiroir, à Saint-Brieuc, par la descendante d'un joaillier. Cette émeraude dite de « maharaja », de 45/55 carats environ, supportée par un ruban noué en or gris, serti de diamants taillés en rose, et retenue par une chaîne en or blanc, fait partie des très belles pièces de la vente.
« Elle nous transporte dans l'imaginaire de l'Inde des maharajahs et porte les marques de la tradition millénaire de la glyptique (l'art de la gravure des pierres fines, N.D.L.R). Le pendentif n'a pas livré tous ses secrets, mais « on sait qu'il a été très peu porté, car l'émeraude est aussi fragile que du verre », dévoile Karl Benz. On ignore, en revanche, comment la pierre est arrivée jusqu'à l'atelier du joaillier parisien qui la transforma en joyau il y a plus de 100 ans. L'a-t-il récupéré auprès de son père, joaillier également, notamment pour Napoléon III ? Le futur acquéreur lèvera peut-être le mystère un jour... Le pendentif est estimé entre 4 000 et 6 000 €.
La couverture était une tenture impériale chinoise du XVIIIe siècle
L'histoire de cette tenture en soie du XVIIIe siècle, soigneusement conservée par un octogénaire de la région de Dinan, est à peine croyable. Dans les années 70, encore jeune homme, il se rend chez un brocanteur pour acquérir une paire de fauteuils cabriolet Louis XV. L'affaire est conclue. Il s'apprête à partir quand le brocanteur le rattrape et lui tend un large tissu de plus de 2m par 2m pour emballer ses achats.
Cette couverture de transport se révèle être une magnifique tenture en soie. Des motifs chinois symbolisant le bonheur, une longue vie, la prospérité, etc. entourent un impressionnant dragon central. « C'est un peu comme une carte de vœux, résume Me Benz Elle a été réalisée pour un empereur ou pour son entourage proche et a peut-être été offerte lors d'un mariage. »
Restée pliée pendant cinquante ans, la tenture a été protégée des affres du temps, en particulier des rayons du soleil. « La soie est d'une grande qualité. C'est une pièce fascinante. Elle change de couleur en fonction de l'endroit où l'on se place et de la lumière qui est projetée sur elle », s'émerveille Kart Benz. Elle est estimée entre 15 000 et 20 000 €.
Nadia LE SAUX.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/cotes-d-armor/quintin-a-la-vente-aux-encheres-florilege-tous-les-lots-ont-leur-petite-histoire-a-raconter-1baa25a6-0eac-11ee-ac50-49f0bebc2afc
L'événement
« L'essentiel n'est pas la valeur marchande du bien mais le caractère rare et intriguant de l'objet. » Il aura fallu une année de travail à Me Karl Benz, commissaire-priseur installé à Plérin, pour façonner la 2e édition de la vente aux enchères Florilège, dans l'écrin du château de Quintin.
Cette vente unique en Bretagne, composée de 266 lots, est divisée en deux sections : La Bretagne et la mer (XVIIe-XXIe siècle) et Le reste du monde (XVIIe- XXIe siècle).
« Tous les lots ont leur petite histoire à raconter, cachée derrière des noms prestigieux comme Yvonne Jean-Haffen, René-Yves Creston, du Bellay, Raymond Hains, Endre Rozda... », révèle Karl Benz. Le passionné d'art de 33 ans aura à cœur de présenter des peintures, faïences, bijoux... jamais vus sur le marché de l'art ou il y a très longtemps. Si les pièces proviennent en grande majorité de collections privées bretonnes, la vente s'annonce internationale. Des amateurs d'art chinois et américains ont déjà pris contact avec le commissaire-priseur cette semaine. Nous vous proposons une petite sélection de trois œuvres emblématiques de ce Florilège.
La première céramique de Mathurin Méheut ?
Le crabe en grès émaillé blanc craquelé, qui illustre la couverture du catalogue de la vente, est-elle la première céramique de Mathurin Méheut, le peintre né à Lamballe en 1882 ? « Rien ne nous permet de dire que c'est la première, mais rien ne nous permet de dire qu'elle ne l'est pas ! », introduit Karl Benz. Seule certitude : « Il s'agit d'une de ses toutes premières. »
Ce petit crabe en grès émaillé craquelé est l'un des tout-premiers modelage de Mathurin Méheut, sinon le premier.../ETUDE KARL BENZ
La petite pièce, « exceptionnelle », mesure 715 cm de hauteur et 24 de large. Elle a été réalisée à Paris, dans les ateliers Chaumeil, en 1920. Les recherches entreprises par l'étude de Me Benz n'ont pas permis de découvrir l'existence d'autres craquelés de Méheut fabriqués chez Chaumeil.
L'an dernier, lors de la première édition Florilège, La femme aux roussettes, de l'artiste lamballais, avait été adjugée à 28 600 €, un record. Sera-t-il battu avec ce crabe, estimé entre 6 000 et 8 000 € ? Réponse samedi. Certains collectionneurs ont d'ores et déjà manifesté de l'intérêt pour cette œuvre rare auprès de Karl Benz...
Une émeraude de maharajah de 50 carats
Elle était précieusement conservée dans un tiroir, à Saint-Brieuc, par la descendante d'un joaillier. Cette émeraude dite de « maharaja », de 45/55 carats environ, supportée par un ruban noué en or gris, serti de diamants taillés en rose, et retenue par une chaîne en or blanc, fait partie des très belles pièces de la vente.
Une émeraude de maharajah de 50 carats, de forme ovoïde, montée par la maison Fouihoux.
« Elle nous transporte dans l'imaginaire de l'Inde des maharajahs et porte les marques de la tradition millénaire de la glyptique (l'art de la gravure des pierres fines, N.D.L.R). Le pendentif n'a pas livré tous ses secrets, mais « on sait qu'il a été très peu porté, car l'émeraude est aussi fragile que du verre », dévoile Karl Benz. On ignore, en revanche, comment la pierre est arrivée jusqu'à l'atelier du joaillier parisien qui la transforma en joyau il y a plus de 100 ans. L'a-t-il récupéré auprès de son père, joaillier également, notamment pour Napoléon III ? Le futur acquéreur lèvera peut-être le mystère un jour... Le pendentif est estimé entre 4 000 et 6 000 €.
La couverture était une tenture impériale chinoise du XVIIIe siècle
L'histoire de cette tenture en soie du XVIIIe siècle, soigneusement conservée par un octogénaire de la région de Dinan, est à peine croyable. Dans les années 70, encore jeune homme, il se rend chez un brocanteur pour acquérir une paire de fauteuils cabriolet Louis XV. L'affaire est conclue. Il s'apprête à partir quand le brocanteur le rattrape et lui tend un large tissu de plus de 2m par 2m pour emballer ses achats.
Cette couverture de transport se révèle être une magnifique tenture en soie. Des motifs chinois symbolisant le bonheur, une longue vie, la prospérité, etc. entourent un impressionnant dragon central. « C'est un peu comme une carte de vœux, résume Me Benz Elle a été réalisée pour un empereur ou pour son entourage proche et a peut-être été offerte lors d'un mariage. »
Restée pliée pendant cinquante ans, la tenture a été protégée des affres du temps, en particulier des rayons du soleil. « La soie est d'une grande qualité. C'est une pièce fascinante. Elle change de couleur en fonction de l'endroit où l'on se place et de la lumière qui est projetée sur elle », s'émerveille Kart Benz. Elle est estimée entre 15 000 et 20 000 €.
Nadia LE SAUX.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/cotes-d-armor/quintin-a-la-vente-aux-encheres-florilege-tous-les-lots-ont-leur-petite-histoire-a-raconter-1baa25a6-0eac-11ee-ac50-49f0bebc2afc