Saint-Brieuc : vendues aux enchères, les pierres des Bénédictines ont connu 339 ans d’histoire
Mardi 16 Juillet 2024 à 06h
Le 29 juin dernier, le commissaire-priseur Karl Benz soumettait aux enchères, au château de Quintin, un ensemble de pierres de granite. Une vente loin d’être anodine, puisque celles-ci avaient traversé plus de trois siècles d’histoire de Saint-Brieuc, donnant son nom à la rue Saint-Benoît.
« Adjugé 19 000 € ! » En ce 29 juin 2024, la vente Florilège vient de voir partir un lot de 300 pierres de taille, vingt piliers et trente pierres d’entablement. Le commissaire-priseur Karl Benz est heureux : l’ensemble permettant de reconstituer des arcades en plein cintre, issues d’un cloître briochin, est sauvé. Une seconde fois !
Comme le montre un plan du début du XVIIe, la congrégation va y ériger bâtiments et chapelle. Et, bien visible sur un plan de la ville, fait en 1812 par Vautherin, officier du 2e régiment léger, un cloître. Dont sont issues les fameuses pierres.
En 1849, c’est l’école Saint-Charles, nouvellement créée, qui s’implante dans l’enclos qui sera vendu, en 1853, aux Dames du Sacré-Coeur de Paris, pour en faire un pensionnat. L’école du Sacré-Coeur y verra le jour en 1928, jusqu’à ce qu’un incendie embrase classes, dortoirs et chapelle en 1956.
Mis aux enchères à 5 000 €, les pierres et piliers permettant de reconstituer une partie du cloître des Bénédictines du Calvaire de Saint-Brieuc (1625-1626) sont finalement partis à 19 000 €.
« Adjugé 19 000 € ! » En ce 29 juin 2024, la vente Florilège vient de voir partir un lot de 300 pierres de taille, vingt piliers et trente pierres d’entablement. Le commissaire-priseur Karl Benz est heureux : l’ensemble permettant de reconstituer des arcades en plein cintre, issues d’un cloître briochin, est sauvé. Une seconde fois !
Depuis 2000, afin d’éviter l’éparpillement des piliers et pierres d’arcades, un amoureux du patrimoine les avaient acquis et stockés en Centre-Bretagne. (Karl Benz)
Un cloître des Bénédictines, datant du XVIIe siècle
Remontons le temps. Nous sommes en 1625. L’évêque André Le Porc de la Porte autorise l’implantation d’un monastère des Bénédictines - Dames du Calvaire, sur les Champs-Chevillons, en la bonne cité de Saint-Brieuc-des-Vaux. Ces Champs représentent un ensemble de parcelles, délimitées aujourd’hui par l’allée et l’avenue des Promenades, la rue Saint-Guillaume et la rue…. Saint-Benoît, forcément.Comme le montre un plan du début du XVIIe, la congrégation va y ériger bâtiments et chapelle. Et, bien visible sur un plan de la ville, fait en 1812 par Vautherin, officier du 2e régiment léger, un cloître. Dont sont issues les fameuses pierres.
Tribunal sous la terreur
Mais entre-temps, la Révolution est passée par là. Le site abritera le tribunal de la Terreur en 1793-1794, puis un tribunal (au moins jusqu’en 1876), mais aussi une manutention militaire (toujours là sur un plan de 1905).En 1849, c’est l’école Saint-Charles, nouvellement créée, qui s’implante dans l’enclos qui sera vendu, en 1853, aux Dames du Sacré-Coeur de Paris, pour en faire un pensionnat. L’école du Sacré-Coeur y verra le jour en 1928, jusqu’à ce qu’un incendie embrase classes, dortoirs et chapelle en 1956.
Lors de de leur démontage, soigneux dirigé par l’architecte André Le Méhauté, en 1964, treize arcades avaient trouvé place sur un bâtiment de La Motte-à-Madame, derrière la basilique de la rue Saint-Pierre.